dimanche 9 novembre 2014

JULIEN























je t’ai ramené du pain
du rouge
des restants de dinde

j’ai traversé
des bancs de neige
pour atteindre
tes pupilles

c’était noël
de l’an passé

elle est à pic
cette montagne-là
et quand j’arrive
vous êtes déjà
sur sa descente

le bonheur coule
par ton trou d’bain
ton visage se vide vite
mais pas assez loin

ton cousin
part traquer les pénis
dans l’Grand Nord

mais il n’y a rien
métro laurier
25 décembre,
faisait juste froid

c’est à moi que tu demandes
pour la myrrhe, l’encens
pour l’or

promis juré
tu voulais me rembourser

ce soir-là
dans mon bas de Noël

ta mort

comme un brun glissé
dans une carte de souhait

a pointé
le bout d’son nez

commençait enfin
à me faire peur

ta mort en trois lettres 
sur ton wall avec des cœurs

elle se creusait dans les tracks
de poudre
au lac des castors
se basculait
sur les tables
où tu dansais d’bout

dans les butchs
de cigarettes
par en-d’ssous
des couvertes

de la musique
trop forte
pour les voisins

elle se creusait et
tu dansais

Julien

et quand tu dansais
tu ressemblais
tellement
à de la vie.